Une nouvelle provocation. Après une année 2015 marquée par une forte diminution des constructions de logements dans des colonies israéliennes de Cisjordanie, pratique condamnée par la communauté internationale, le gouvernement israélien vient de donner son feu vert à plus de 200 nouvelles habitations. C’est ce qu’a affirmé jeudi l’organisation anticolonisation la Paix maintenant. Selon cette ONG, le premier ministre Bengamin Netanyahou et le ministre de la Défense Moshe Ya’alon ont demandé à l’administration civile israélienne en Cisjordanie de mettre en œuvre des plans pour au moins 229 nouveaux logements dans plusieurs colonies isolées de ce territoire palestinien.
Un contexte de relance de la colonisation en Cisjordanie
Ces projets « vont permettre à environ un millier de personnes supplémentaires de s’installer dans les colonies, d’où nous devrons les expulser si nous voulons parvenir à un accord de paix (avec les Palestiniens) », a réagi Hagit Ofran, porte-parole de l’ONG. « Cette politique tue une solution à deux États », a-t-elle ajouté. Les nouvelles implantations sont prévues dans les colonies de Har Brakha (54) et Revava (17), dans le nord de la Cisjordanie, de Ganeii Modiin (48), Tekoa (34) et de Giv’at Ze’ev (76), dans la région de Jérusalem.
Les autorités israéliennes n’ont pas commenté les informations de la Paix maintenant. Si elles étaient confirmées, elles s’inscriraient dans un contexte de relance de la colonisation en Cisjordanie. Entre janvier et mars, les plans de 674 logements ont passé une des étapes nécessaires avant leur mise en chantier, contre 194 au premier trimestre de l’an dernier. Avec ces 229 logements supplémentaires, le nouveau total serait donc de 903.
Cette politique de grignotage territorial est l’une des principales pommes de discorde entre négociateurs israéliens et palestiniens. Les derniers développements « doivent servir de rappel à la communauté internationale, quant à sa responsabilité pour mettre fin à ces crimes, et sur l’importance d’utiliser tous les forums, y compris le Conseil de sécurité des Nations unies, pour mettre fin à l’occupation israélienne de la Palestine et honorer les droits inaliénables des Palestiniens », a déclaré Saeb Erakat, le négociateur en chef palestinien.
« Il semble que le gouvernement israélien ait changé de politique, peut-être parce que c’est la dernière année au pouvoir du (président américain) Barack Obama », a estimé Hagit Ofran. Avant d’ajouter : « De toute façon, Benjamin Netanyahyou ne manque jamais une occasion de construire dans les territoires palestiniens. »